Comment gérer son capital de poker
La gestion de bankroll est l'un des aspects les plus difficiles au poker, et je pense être bien placé pour l'affirmer. Lisez l'histoire qui suit pour en avoir une preuve.
J'ai joué au poker au cours de mes deux dernières années à l'université, et j'ai arrêté seulement en décembre. À l'époque, les prêts étudiants et le poker étaient mes uniques sources de revenus. Les prêts et la bourse couvraient difficilement les frais de scolarité, le loyer et la nourriture, donc les fonds dont je me servais pour toutes mes autres dépenses étaient tirés de mon capital de poker.
Tout compte fait, j'ai fini par quitter la ville où j'habitais, et mon capital était d'environ 18?000 $. Après être retourné dans ma ville natale, je me suis acheté une voiture, un Gibson Les Paul (un achat stupide, mais j'aimais vraiment cet instrument), et j'ai remboursé une bonne partie de mes prêts étudiants toujours grâce à mon capital. À l'époque, j'avais seulement quelques jobs à temps partiel. Je n'avais donc pas de gros revenus et je disposais d'un capital faible. J'ai très peu joué au cours des derniers mois de 2014 parce que je me concentrais sur mes études.
J'ai commencé à jouer aux jeux de casino avec des moyens très modestes. J'avais vraiment du mal à m'en sortir, mais je reconnais que je ne jouais pas à fond à ces jeux. Tout compte fait, je n'ai pas joué pendant près d'un mois après avoir reçu mon diplôme, car j'étais à court de fonds et je n'avais que quelques jobs peu lucratifs. Dès que j'ai pu réunir une somme de 1?000 $, je me suis dit que je devais retourner au jeu quoi qu'il m'en coûte, et je me suis promis de me tenir à carreau un bon moment si je perdais, (enfin) jusqu'à ce que je puisse me refaire financièrement. J'ai perdu encore et encore au cours de la session et pour finir, j'étais ruiné. J'ai déjà connu des pertes de 1?000 $ et plus, mais je crois que celle-ci fût celle qui m'a le plus marqué.
Environ un mois et demi après, en février 2015, j'ai encore pu réunir une somme de 1?000 $. Une fois de plus, je me suis promis que si je perdais, j'arrêterais tout jusqu'à ce que je dispose d'un capital approprié, mais nous savons tous à présent que c'était un leurre, pas vrai ?! Bien que je fusse en grande forme, je perdis beaucoup (850 $ pour être précis) et je finis par me retrouver avec 150 $. Cela n'entama toutefois pas ma détermination. J'étais là pour gagner ou finir ruiné?!
Je me servis donc des derniers 150 $ et, en quelques heures, je me retrouvai à 350 $. Je participai ensuite à l'une des sessions les plus intenses de ma carrière de joueur de poker. J'étais en effet confronté à l'un des joueurs les plus agressifs que je connaisse. Après une série de relances, d'abandons de certains participants et de mains plus agressives les unes que les autres, je commençais vraiment à envisager d'abandonner le poker pour un très bon moment si cela tournait mal, et cette fois croyez-moi, j'étais sérieux (il faut reconnaitre que la situation dans laquelle je me trouvais ne me laissait guère le choix). Je n'étais cependant pas du genre à me laisser guider par la peur lorsque je jouais, et c'est pour cela qu'à la première opportunité qui se présenta, je tentai un bluff qui, contre toute attente, aboutit. Cela me permit de repartir avec un gain de 2?132 $. J'avais donc malgré tout fini par avoir un peu de répit, mais je ne me considère pas comme un exemple en matière de gestion de bankroll, car jusqu'ici, je ne dispose pas d'un véritable capital même si je m'en sors de temps en temps avec de belles sommes.